C’est une première en France : les Pompiers13 disposent désormais de VLTTa, véhicules légers tout-terrain autoprotégés. Ils ont été présentés récemment à l’état-major du Sdis 13.
Depuis de nombreuses années déjà, des kits autoprotection équipent les CCF (camions citernes feu de forêt) des Pompiers13, mais ce n’était pas le cas des VLTT, véhicules légers tout-terrain. Désormais, au Sdis 13, ce sera aussi le cas pour des VLTT : voici donc les VLTTa (a pour… autoprotégés). Le but ? Protéger les unités déployées dans ces véhicules lors des feux de forêt. En effet, ceux-ci peuvent se trouver encerclés par les flammes. Jusqu’à présent, lors de ce type de situation, le protocole voulait que l’équipage des VLTT aille se protéger des flammes dans le camion. Mais en 2016, à la suite de la demande du directeur du Sdis 13, le colonel Grégory Allione, un projet a débuté en collaboration avec la société SPAC. Résultat : une autoprotection pour éviter aux unités de prendre un risque supplémentaire en traversant les flammes, car elles peuvent rester en sécurité dans les véhicules tout-terrain. Pour s’en rendre compte, une présentation était dédiée aux chefs de services techniques des groupements qui vont bénéficier des premières affectations de ces véhicules (Aix, Salon, Martigues, Arles et Aubagne), en présence du commandant Lilian Demarle, adjoint au chef du groupement technique, et de Max Reverau, représentant de la société SPAC. Après la présentation du véhicule et du kit autoprotection par la société SPAC, un essai cheminement a été effectué aux Pennes-Mirabeau. A terme, il est prévu que 30 groupes feux de forêt soient pourvus de ces nouveaux VLTTa, véhicules légers tout-terrains autoprotégés (dont 13 avant l’été).
Le nouveau véhicule se présente sur la même base que les VLTT classiques (avec un châssis similaire) mais possède des caractéristiques supplémentaires.
L’une des contraintes principales est en effet de permettre l’autoprotection tout en gardant la polyvalence. La cuve a donc été pensée pour n’occuper que la moitié de l’espace, l’autre moitié étant dédiée à la charge de matériels. De quoi s’adapter aux conditions les plus rudes. Ce VLTT est pensé pour apporter un soutien supplémentaire lors des interventions. Et « en plus du kit d’autoprotection, le nouveau véhicule est équipé de pneus tout-terrain et d’une prise d’air haute, pour une immersion dans un chemin inondé de 60 centimètres », précise Max Revereau. La citerne, d’une capacité de 185 litres, alimente 24 buses réparties sur les parties latérales, avant, arrière, sur le pare-brise, et enfin sur les roues du véhicule. Celles-ci créent une dispersion d’eau égale à la surface vitrée. Seule la cabine du véhicule est autoprotégée : pour éviter une perte d’eau inutile, l’arrière du véhicule ne possède pas de buse. Mais cette partie reste sécurisée car elle est réalisée en inox, comme la tuyauterie et les buses, et recouverte d’une résine résistant au feu. De plus, les vitres sont recouvertes d’un film anti éclatement, sans oublier un dispositif d’air respirable grâce à des réserves en air présentes dans la cabine. « Deux fonctionnalités similaires aux CCF », précise Max Revereau.
Pour utiliser la capacité d’autoprotection, le véhicule n’a pas besoin d’être en fonction. Un bouton permet d’activer la répartition de l’eau par les buses. Une fois la cuve vidée ou le danger passé, il suffit de répéter l’opération à l’inverse pour stopper le processus.
Toutes ces mesures permettent d’obtenir un air respirable d’au moins 10 minutes dans la cabine et de quatre minutes de projection d’eau. . Une fois l’intervention terminée, ou la capacité de la cuve épuisée, les sapeurs-pompiers peuvent la remplir à nouveau avec de l’eau propre afin de ne pas endommager le circuit de distribution et les filtres. De quoi être paré à d’autres types d’interventions.
Une fois les VLTT affectés, des formations vont être organisées. Grâce à cette première nationale, les Pompiers13 souvent confrontés à des feux de forêt seront ainsi encore mieux protégés.