Alors qu’un deuxième détachement est sur place depuis une dizaine de jours, les actions mises en œuvre contre les nombreux feux au Canada portent leurs fruits, dans des conditions difficiles.
Au Canada, où des millions d’hectares de forêt ont été ravagés par un grand nombre d’incendies, des sapeurs-pompiers de France travaillent sans relâche depuis plusieurs semaines maintenant. Prenant la relève d’un premier détachement, 120 soldats du feu ont embarqué à destination de Québec-City, pour prêter main forte aux Canadiens. Sous les ordres du colonel hors-classe Philippe Sansa, secondé par le colonel Pierre Bépoix, cette manne de spécialistes du feu d’espaces naturels, composée de sapeurs-pompiers (notamment des Pompiers13), de sapeurs-sauveteurs et d’un marin-pompier de Marseille, est arrivée le 28 juin et a été mise à disposition de la société́ de protection des forêts contre les feux du Québec, avec cinq tonnes de fret, dont des drones, des motopompes et, du matériel de forestage… Au Canada, le feu ne se combat pas comme dans l’arc méditerranéen, avec des engins d’incendie et des lances à eau, mais les équipes contournent le feu pour le priver de combustible. Les techniques et règles d’engagement diffèrent de ce qui se pratique dans l’Hexagone.
Après une première journée de formation pour les personnels français, il a fallu acheminer les forces françaises par voie terrestre à Roberval, sur les rives du lac Saint-Jean. Le poste de commandement, sur la base de l’incident command system, a été implanté au camp Pascagama. Puis les équipes se sont mises au travail.
Le détachement a mené des premières missions de reconnaissances et de renseignements, avant le travail d’extinction amorcé le 2 juillet. Avec, assez rapidement, des résultats probants : armées de motopompes, de bidons d’essence, de tronçonneuses, de longueurs de tuyaux et de lances, les équipes ont lutté sans relâche contre les feux et notamment les feux zombies, sous une température de 30° Celsius. Cela a permis de contenir la lisière Sud du feu 373. Et tout ce travail permettra, le 7 juillet, de maîtriser ce feu déjà contenu courant juin par le premier détachement français : il aura parcouru près de 27 000 hectares. Dès le 9 juin, les pompiers français prenaient la direction du Nord pour aller travailler sur le feu 274 (112 600 hectares brûlés) qui nécessitait un renfort de taille.
L’activité du détachement français a également concerné le feu 379 (70 000 hectares) puisque les autorités ont souhaité diviser les forces : avec l’engagement sur le terrain d’équipes à pied, les sapeurs-sauveteurs de la sécurité́ civile ont traité les points chauds de ce feu d’un pourtour de 275 kilomètres. Sur ce feu, les sapeurs-sauveteurs ont rempli un autre objectif : protéger la route 167 au nord de l’incendie.
Les reconnaissances aériennes et la rencontre sur le terrain ont confirmé́ la stratégie du détachement, avec notamment la détection des points chauds par les drones. Sans oublier l’apport des détachements d’intervention héliportés français : en pleine forêt, dans une clairière créée à coup de tronçonneuses, on a acheminé les équipes et l’aéronef, du matériel lourd d’extinction et de forestage, ainsi que de grandes quantités d’eau.
Des combats menés dans des conditions très difficiles : chaleur, réactivation des foyers, et même des orages qui ont inondé une partie du territoire québécois. Des pluies diluviennes bienvenues pour parfaire le travail de noyage et faire baisser d’éprouvantes températures caniculaires. Sans oublier les étendues de mousses spongieuses parsemées de cours d’eau ou encore les troncs d’arbres à enjamber. Après 10 jours d’un travail harassant sur le terrain et sur des chantiers difficiles d’accès, après des dizaines de vols en hélicoptère, sans oublier la présence des ours noirs, la sécurité des personnels est évidemment une priorité.
Le matériel est lui aussi mis à mal, d’où une logistique essentielle, pour remplir cette mission hors norme.
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