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PROJET DEFERM : LES POMPIERS13 AU CŒUR DE L’INNOVATION FACE AU RISQUE BIOLOGIQUE

 Un exercice grandeur nature s’est déroulé au centre de formation départemental le 1er mars avec pour objectif de tester de nouveaux outils de détection biologique et de décontamination sur le terrain.

C’est l’une des facettes qui le rend unique : tout au long de sa carrière, le sapeur-pompier se forme, (ré)apprend, se réinvente, avec comme objectif d’anticiper et d’apporter la meilleure réponse possible dans ses missions de secours. Y compris dans celles qui sortent du commun, comme la prise en charge d’un patient atteint d’un virus à la fois contagieux et mortel. Un scénario catastrophe sur lequel chercheurs et secouristes franco-allemands ont travaillé main dans la main dans le cadre du projet européen Deferm, avec un exercice grandeur nature qui s’est déroulé le 1er mars au centre de formation départemental des Pompiers13, à Velaux.

Un projet sur trois ans

Deferm, qu’es aco ? En français, cela signifie « mesures de décontamination visant à restaurer les installations et l’environnement après une libération naturelle ou délibérée de micro-organismes pathogènes ». Comme son nom le laisse entendre, il s’agit d’un projet européen permettant de tester de nouveaux outils de détection biologique et environnementale mais aussi de décontamination sur le terrain. Parés de leurs combinaisons aux allures de cosmonautes, une poignée de Pompiers13 et de bénévoles de la Sécurité civile allemande ont pu découvrir cette nouvelle artillerie en simulant la prise en charge d’une personne atteinte du virus Ebola. Pendant deux heures, tout était millimétré et joué dans des conditions proches du réel, avec de nombreuses rafales de vent comme invitées surprises, histoire d’ajouter un peu de piquant à un scénario déjà sacrément corsé. 

« C’est la réalité du terrain ! », sourit le capitaine Diane Borselli, chef du centre d’incendie et de secours de La Ciotat-Ceyreste et référente zonale du risque biologique du sud-est de la France, avant de détailler un peu plus le projet Deferm : « Tout a commencé il y a trois ans, avec un appel à projets lancé par l’Agence nationale de la recherche (ANR), en collaboration avec le ministère fédéral de l’Éducation et de la Recherche en Allemagne (BMBF). C’est un projet qui a duré trois ans et a rassemblé les partenaires institutionnels tels que des chercheurs, des entreprises de biotechnologies, des sociologues, mais aussi les utilisateurs finaux des outils, à savoir les sapeurs-pompiers. »

 L’opérationnel en ligne de mire

Un sacré maillage de cultures et de compétences autour d’un projet cofinancé par l’ANR (à hauteur de 220 000 euros) et le BMBF, regroupant une dizaine d’institutions et entreprises franco-allemandes. De quoi donner lieu à de multiples innovations. « Dans la partie détection, l’innovation est surtout dans la rapidité et la multiplicité des agents pathogènes potentiels que l’on peut tester en même temps. À l’heure actuelle, on est en mesure de faire certains prélèvements et d’identifier un agent pathogène un par un pour un temps de réponse d’au moins d’une heure. Avec les outils du projet Deferm, on peut tester plus de 20 agents pathogènes en même temps, pour un temps de réponse d’environ 40 minutes », explique le capitaine Borselli.

 « Sur la partie décontamination, le projet a permis deux choses », poursuit-elle. La première, c’est de confirmer que « les méthodes de décontamination que l’on possède aujourd’hui au sein des Pompiers13 sont efficaces car on a quand même pu capitaliser sur une certaine expérience pendant la crise du Covid ». La deuxième, c’est un pulvérisateur équipé d’une mousse désinfectante et presque sèche développée par le CEA de Marcoule. « En vingt minutes, ce produit nous assure une désinfection effective de tous les agents biologiques possibles, y compris les agents bactériens qui dégagent fortement des spores et qui sont des agents difficiles à décontaminer. Le temps de décontamination a été réfléchi avec les chercheurs, on a voulu quelque chose d’opérationnel. »

L’opérationneljustement, est le cœur du réacteur pour les sapeurs-pompiers et les différents projets doivent trouver leur place sur le terrain, pour apporter un plus au moment d’intervenir, même si ce n’est pas forcément sur les interventions les plus courantes. « Le risque biologique peut faire partie de nos missions mais il y a d’abord d’autres partenaires et organismes, comme l’Agence régionale de santé, qui interviennent en priorité », relève le commandant Lilian Demarle, chef de groupement Risques industriels et technologiques pour les Pompiers13. Puis il conclut : « Pour nous, le risque biologique reste particulier, c’est davantage une spécialité, même s’il y a des techniques communes, avec des méthodes sur les transferts de la contamination ou sur les protections des équipements du personnel qui se rapprochent des risques radiologiques pour lesquels nous sommes amenés à intervenir plus régulièrement. Ça se rapproche aussi de la menace terroriste avec utilisation d’arme chimique, où nous serons là aussi amenés à intervenir. Et on s’y prépare, en faisant des exercices réguliers là-dessus. »

 

 

Exercice : manœuvre DEFERM au CFD

 

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