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FEU A SAINT-CHAMAS : UNE OPERATION DE LONGUE HALEINE

Au matin du 26 décembre, l’épaisse fumée noire qui surplombe le secteur de Saint-Chamas laissait envisager, voire redouter, un feu de grande ampleur. Et en effet, une soixantaine de Pompiers13 a été engagée très vite dans un centre de récupération des déchets où un incendie s’était déclaré et concernait deux structures métalliques contenant des déchets sur une hauteur de 10 mètres.

Pendant des heures, une importante fumée s’est dégagée des bâtiments de la société Recyclage Concept 13, situés à quelque 200 mètres de la déchèterie. Sur place, se sont rapidement mis en place une trentaine d’engins, notamment des moyens spécialisés robotisés (des drones, le robot Colossus et le ventilateur brumisateur grande puissance) pour éteindre l’incendie et limiter sa propagation.

D’emblée, ce feu a posé aux Pompiers13 d’importantes difficultés dans l’extinction. « Cet incendie ne concerne pas moins de 20 000 m3 de déchets industriels légers stockés dans un bâtiment dont la structure est en acier », expliquait sur place le lieutenant-colonel Pierre Bisone. Cela ne nous permet pas de travailler de manière habituelle, c’est-à-dire de prendre une tractopelle et de sortir les déchets pour les mouiller au fur et à mesure ». D’emblée, une problématique est apparue : il fallait éviter la pollution des sols et indirectement, de l’étang de Berre, donc il a été convenu avec les autorités de limiter l’arrosage de l’incendie. Autre problématique, l’agressivité des fumées. D’autant que « le plafond bas ne nous aide pas car, en fonction du régime de vent, les fumées se dirigent vers les communes de Miramas, Saint-Chamas et Istres ». Et en raison des particules fines, il était recommandé d’éviter les activités en extérieur encore plusieurs jours après le début du sinistre. Sur place, un soutien sanitaire aux intervenants a été mis en place.

Une opération en plusieurs phases

Cette intervention s’est organisée en plusieurs phases successives et complémentaires : d’abord, la phase de refroidissement avec une extinction lourde des différentes cellules de la société. Pas moins de 80 Pompiers13 ont mené cette action. De quoi ramener l’incendie à un feu couvant. Une deuxième phase pouvait débuter ensuite : les intervenants se sont appliqués à diffuser du mouillant pour pénétrer la masse incandescente, sur les trois cellules concernées (soit 3 500 m2). « Cette application de mouillant est efficace, avec un effet de pénétration plus important que l’eau, pour permettre une extinction au cœur-même du matériau en train de brûler », observait le colonel Pierre Bépoix. C’est bien là le principe de l’eau dopée, une concentration d’eau et de mouillant. 

Et cinq jours après le début de l’incendie, les Pompiers13 restaient à pied d’œuvre pour appliquer le produit émulseur, avec le renfort des sapeurs-pompiers de l’Aude.

À l’issue, pour la troisième phase des opérations, il s’agissait de « créer un tapis de mousse en augmentant la concentration en émulseur pour maintenir l’étouffement des matériaux en combustion et œuvrer à la diminution des fumées », décrivait le colonel Bépoix. Un travail de longue haleine : « Les opérations finales d’extinction prendront probablement plusieurs semaines », annonçait d’ailleurs le lieutenant-colonel Bisone peu après les premières actions. Et en effet, une semaine plus tard, d’épaisses fumées blanches s’échappaient encore de l’entrepôt partiellement calciné et du gigantesque monticule de déchets. Et les Pompiers13 poursuivaient les opérations d’extinction. Le 3 janvier, il était encore impossible de pénétrer à l’intérieur du bâtiment dont la structure restait fragilisée. 

Interservices

Cette opération au long cours a mobilisé plusieurs partenaires : aux côtés des Pompiers13 se trouvaient notamment la Dreal (direction régionale de l’Environnement, de l’aménagement et du logement) et la DDTM (direction départementale des territoires et de la mer), sous l’autorité du sous-préfet d’Istres, directeur des opérations de secours. Des mesures ont été faites régulièrement pour évaluer le niveau de pollution : AtmoSud a déployé des systèmes de suivi pour mesurer l’impact sur la qualité de l’air, alors que le niveau de particules fines avait atteint un pic au plus fort de l’incendie.

En décembre, la préfecture des Bouches-du-Rhône révélait que les conditions et le volume de stockage de Recyclage concept 13 n’étaient pas en conformité et cette entreprise avait écopé d’une mise en demeure pour revenir à un niveau inférieur à 1000 m3 de déchets avant le 31 décembre. Par ailleurs, une enquête pour destruction volontaire a été ouverte par le parquet d’Aix-en-Provence, et confiée à la gendarmerie.  

Opérations : feu à Saint-Chamas : une opération de longue haleine

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