Déjà 56 000 hectares partis en fumée, des milliers d’habitants évacués, des feux gigantesques, des pompiers grecs éprouvés par des jours de lutte acharnée contre les flammes dans des conditions très difficiles en raison de la température et du vent… c’est un combat d’une ampleur inédite que mènent les pompiers du détachement français engagé depuis jeudi dernier en Grèce.
Ravagé par le feu, ce pays du sud de l’Europe a demandé en effet l’assistance d’autres pays d’Europe. Dans le cadre du mécanisme européen de protection civile, la France a envoyé des effectifs dès jeudi 5 août, et un second détachement a pris le départ trois jours plus tard.
Sous le commandement du lieutenant-colonel Nicolas Faure, le premier détachement de 40 pompiers s’est mis au travail quelques heures à peine après son arrivée : « Nous nous sommes adaptés aux besoins du commandement grec, relate le lieutenant-colonel Faure. Nous avons été engagés sur le secteur d’Afidnes, une localité de 5 000 habitants, à 30 minutes du centre d’Athènes, et menacée par le feu. Nous nous sommes mis à disposition du commandement grec et intégrés dans le dispositif de protection des habitants ». Et malgré le renforcement du vent, le détachement français a directement sauvé une vingtaine de maisons.
« Cette lutte se fait dans des conditions très difficiles », explique le chef du détachement, rompu à la lutte contre les feux de forêt : « l’immensité des surfaces parcourues, le nombre de maisons à défendre, l’absence d’eau (les hydrants ne sont plus alimentés car l’électricité est coupée) rendent le combat éprouvant ». Ces dernières heures, le détachement français a traité plusieurs massifs et a été engagé dans un massif de plusieurs milliers d’hectares, inaccessible en camions, afin de parfaire l’extinction. « Nous avons ouvert une draille de 2 kilomètres à pied, avec un gros travail de forestage, pour traiter la lisière avec l’appui d’hélicoptères ». Les pompiers français ont ainsi créé un accès, afin de faire jonction avec des pompiers israéliens. La suite, pour ce détachement qui a pu profiter d’une baisse du vent, c’était de procéder au noyage des lisières.
Ce premier détachement doit être rejoint de manière imminente par un second détachement, que commande le colonel Frédéric Gosse et composé notamment d’une colonne feu de forêt de la zone de défense et de sécurité Sud, avec 101 pompiers (Sdis 06, Sdis 13, Sdis 30, Sdis 34, Sdis 83, Sdis 84 et bataillon de marins-pompiers de Marseille) et 38 engins, sous les ordres du lieutenant-colonel Jean-Paul Monet.