Pompiers13 et autres entités de sécurité et de secours étaient réunis entre fin janvier et début février sur le site de l’École d’application de Sécurité civile de Valabre pour des formations de formateurs de formateurs RRF.
RRF. Trois lettres pour Réseau radio du futur. Un dispositif dont le nom parle pour lui-même et qui est destiné à remplacer Antarès, réseau d’État mis en service depuis 2010 permettant d’établir une communication quasi-uniquement par la voix – car s’appuyant sur une technologie de bas débit (2G) – entre les véhicules en intervention, les centres d’incendie et de secours et le centre opérationnel. Afin de répondre de manière optimale aux besoins et aux enjeux opérationnels d’aujourd’hui, le Sdis 13 s’est engagé dans un processus de co-construction du réseau radio du futur avec l’Agence des communications mobiles opérationnelles de sécurité et de secours (ACMOSS), en s’appuyant notamment sur une technologie à haut débit (4G puis 5G). Tout le département des Bouches-du-Rhône sera ainsi couvert grâce aux quatre opérateurs téléphoniques qui seront disponibles depuis un terminal RRF.
Une semaine de formation
C’est dans ce contexte que se sont tenues fin janvier et début février trois formations RRF d’une semaine chacune sur le site de l’École d’application de Sécurité civile de Valabre, en lien avec l’ACMOSS. L’objectif était d’acculturer à ce dispositif évolutif une petite quarantaine de personnels, dont dix Pompiers13, ayant un profil à la fois de gestion, de coordination et d’administration opérationnelle afin qu’ils puissent former eux-mêmes les futurs formateurs RRF. Étaient mobilisés le Sdis 13 mais également la Préfecture, le Bataillon de marins-pompiers de Marseille, le Samu des Bouches-du-Rhône et celui de la Loire, sans oublier la police municipale de Vitrolles et la Dirmed.« Dans un premier temps, nous avons eu une présentation de l’applicatif Syrius, qui va nous servir d’abord à communiquer sur les terminaux, c’est-à-dire les smartphones et les tablettes », détaille le capitaine Camille Baslé, chargé de mission pour la modernisation des appels d’urgence et de la gestion opérationnelle au sein des Pompiers13.
« Cela nous a permis de fouiller dans tous les recoins de l’application », détaille-il. « La deuxième partie concernait les dispatcheurs, c’est-à-dire les ordinateurs que l’on va retrouver dans les standards des centres d’incendie et de secours ou au Codis. Et la troisième partie de la formation était consacrée à l’administration des forces opérationnelles. Ici, on parle de paramétrage, donc comprendre comment on va paramétrer RRF pour que l’on puisse communiquer tous ensemble en interservices et même seulement entre nous. Et c’est là qu’on se rend compte de toutes les possibilités », ajoute le capitaine Baslé qui précise : « Pour l’heure, on n’a pas encore parlé de doctrine. Ce sera l’étape d’après. Là, on nous a donné une feuille blanche et l’objectif de cette semaine était vraiment de faire un brainstorming, sur l’application telle qu’elle est actuellement. »
Un projet qui « va beaucoup apporter »
En attendant les prochaines étapes du projet, RRF a déjà tracé sa route au sein des Pompiers13. « À titre personnel, c’est très enrichissant pour moi, qui n’occupe pas de fonction ou de responsabilité dans la chaîne de commandement ; ça me permet d’en appréhender les problématiques de manière concrète », explique Laura Dutto, également chargée de mission pour la modernisation des appels d’urgence et de la gestion opérationnelle au sein de l’établissement. « Le produit va beaucoup apporter aux différentes communautés de sécurité et de secours car on sera interopérables », continue-t-elle, se réjouissant « d’une formation qui a permis de réunir des personnels d’horizons différents autour de la table sur un même projet. »
« Me concernant, j’ai souvent été derrière la radio à passer les messages et là, je commence à réfléchir sur l’aspect organisationnel et de coordination donc cela change ma vision opérationnelle et me fait grandir », embraye le capitaine Baslé, qui conclut : « C’est un superbe outil qui offre un panel de possibilités. Une fois que nous aurons trouvé notre doctrine, je suis convaincu que tout se déroulera sans encombre. Avec Laura, nous trouvons incroyable d’avoir la chance de participer à cette aventure depuis sa genèse. »