Quelque 500 Pompiers13, notamment, étaient engagés au plus fort de l’action, répartis sur différents secteurs pour lutter contre l’avancée du feu, assurer la protection de la population et préserver les habitations menacées, le jeudi 17 juillet.

Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau avait prévenu. « On va vers un été à haut risque » avait-il dit lorsqu’il s’était rendu dans les Bouches-du-Rhône alors qu’un violent incendie avait parcouru 750 hectares il y a quelques jours, allant des Pennes-Mirabeau jusqu’à Marseille, mobilisant notamment plus de 800 sapeurs-pompiers et marins-pompiers. Ce jeudi 17 juillet, c’est à Martigues qu’un virulent feu de forêt a éclaté, mobilisant près de 1 000 sapeurs-pompiers au plus fort de l’action, dont 500 Pompiers13 et plusieurs colonnes de renfort venues d’autres départements.

150 personnes évacuées et mises en sécurité

Le début de soirée se dessine quand les Pompiers13 reçoivent l’appel. Comme un air de déjà vu, un très gros panache de fumée est visible à des kilomètres à la ronde, même depuis Marseille. Mais cette fois, c’est la commune de Martigues qui est touchée par les flammes, de plus en plus redoutables à cause du vent. Très rapidement, d’importants moyens sont engagés, au sol comme dans les airs, avec notamment le concours de sept Canadair, deux Dash et deux hélicoptères bombardiers d’eau.

À la tombée de la nuit, le vent continue de souffler, avec parfois des rafales à plus de 70 km/h, provoquant des sautes de feu qui sont toutefois maîtrisées par les moyens au sol. Le feu est notamment stoppé sur la départementale n°5 et 150 habitations directement menacées, ainsi que le secteur de Total La Mède, finissent par être protégées grâce à des actions de lutte ciblées. Par ailleurs, 150 personnes sont évacuées dans des conditions sécurisées, avec l’appui des forces de l’ordre, sur quatre sites mis en œuvre à Sausset-les-Pins et Martigues dans le cadre des plans communaux de sauvegarde déclenchés par les maires.

« On est clairement tributaire d’un certain nombre de facteurs climatiques, la vitesse du vent, l’humidité, la température. On prévoit un courant d’air beaucoup plus humide qui va nous aider à pouvoir définitivement fixer ce feu », explique alors le colonel Pierre Bépoix, commandant des opérations de secours pour les Pompiers13. La lutte est loin d’être terminée et le vent souffle toujours, au grand dam de certains habitants s’étant mis à l’abri en haut du col de la Gatasse et spectateurs impuissants du combat acharné mené par les Pompiers13.

« Un développement explosif »

Vendredi matin, au lever du jour, le feu n’est toujours pas maîtrisé mais la situation est en nette amélioration, en raison notamment du taux d’humidité et de l’inflexion du vent. « On travaille sur les lisières avec l’appui des moyens aériens en cours », précise le colonel Jean-Luc Beccari, chef de Corps des Pompiers13, lors d’un point presse fait en début de matinée au poste de commandement, avant de préciser que le feu « n’est toujours pas fixé » mais « maitrisé dans son enveloppe. »

« La première difficulté qu’on a eu avec ce feu, c’est son développement explosif », poursuit le colonel Beccari. « Dès les premières minutes, il a pris beaucoup d’ampleur et a trouvé de la pente ascendante sous un vent puissant et une végétation desséchée, d’où cette montée en puissance particulièrement importante à faire car on savait qu’après l’action redoutablement efficace des moyens aériens, on allait travailler de nuit. »

« On a également eu quelques difficultés d’actions sur le flanc gauche parce que le feu était en propagation dans de la végétation, donc il y a eu la nécessité d’avoir des établissements de grande longueur », ajoute le directeur du Sdis 13. « On a également utilisé du feu tactique pour mettre en place des verrous sur certaines parties du feu, ainsi que des barrières de retardant terrestres de nuit. L’ensemble du panel des actions qu’il était possible de mener a été déployé. »

Une surveillance active tout le week-end

Ce n’est qu’en milieu de soirée, le vendredi, que la préfecture des Bouches-du-Rhône annonce que « le feu est fixé » après que d’autres actions massives aient été menées par les moyens engagés, causées notamment par un vent toujours aussi piégeux et qui a fait volte-face. Une surveillance active tout au long du week-end sera mise en place pour pallier aux reprises, tout en poursuivant des opérations de noyage et de traitement des points chauds.

Sur la seule journée du 17 juillet, les Pompiers13 ont fait face à 31 départs de feux d’espaces naturels. Quarante départs de feu de forêt avaient déjà été recensés sur la seule journée du 15 juillet, lors de laquelle l’incendie des Pennes s’était déclaré. Mais à chaque fois, le dispositif préventif a pu être maintenu en l’adaptant à la forte sollicitation et pouvant s’appuyer sur des colonnes de renfort extra-départementales.