Le lancement de la saison feux de forêt s’est déroulé au Centre de formation départemental (CFD) avec un après-midi réunissant chefs de groupement, chefs de centre et chaîne de commandement. Une partie de la séquence a également été dédiée à l’interservices, élément déterminant dans la gestion de la lutte contre les feux de forêt.
« C’est ma première saison à plusieurs titres : dans le cadre de ma fonction de chef de Corps, mais aussi parce que je suis dans une posture de redécouverte et d’interrogations. Mais je suis aussi dans la posture où je ne changerai pas les choses. Je m’inscris pleinement dans la continuité », Jean-Luc Beccari. Avant d’ajouter « c’est aussi ma 1ère saison car je n’ai pas connu la saison 2022 ni les transformations à partir de 2020 ».
Face à une saison 2022 atypique et inédite avec une multiplication des incendies touchant toute la France, il faut appréhender une nouvelle saison qui s’annonce intense. La vigilance reste de mise ; la pluie du mois de mai n’apportant qu’un court répit et ayant permis juste de reconstituer les réserves superficielles.
« Nous devrons faire preuve d’une grande solidarité et d’un bon dialogue opérationnel pour comprendre le sens que l’on donne à nos actions, à nos postures opérationnelles sur le terrain ».
Après l’introduction du directeur départemental, le lieutenant-colonel Jean-Marc Roditis, chef du groupement risques naturels et feux de forêt a évoqué le fait de s’inscrire dans une démarche d’amélioration continue. « Il n’y a pas de changements fondamentaux dans notre organisation. Nous restons à l’écoute afin de recueillir les bonnes pratiques ». La saison feux de forêt 2022 a fait l’objet d’un RETEX. Ce qu’il en ressort, ce sont 3 axes à améliorer : le délai de prévenance, la disponibilité des intervenants et la projection des renforts hors département.
Le lieutenant-colonel Nicolas Faure, sous-directeur programmation et soutien technique, accompagné d’Antoine Finoïa, chef du groupement technique et logistique, ont évoqué les actualités en termes de matériel avec l’acquisition de nouveaux véhicules. « Une partie a été livrée et nous attendons une 2ème partie qui sera livrée cet été ». L’établissement s’est notamment appuyé sur le pacte capacitaire (co-financement tripartite entre l’Etat, les collectivités territoriales et le service d’incendie et de secours) pour la prise en charge financière de certains matériels. De plus, le Sdis 13 a réalisé une démarche auprès de la Région Provence-Alpes Côte d’Azur afin d’acquérir 2 CCFS. La sous-direction a également travaillé sur l’amélioration logistique extra-départementale et s’est doté d’un VTU armé et dédié pour l’extérieur. Antoine Finoïa a expliqué la difficulté de trouver certaines pièces pour certains engins. Il a également sensibilisé les usagers de ces véhicules afin qu’ils en prennent le plus grand soin.
Le colonel Marc Dumas, sous-directeur action et anticipation a rappelé les dates de l’arrivée des moyens aériens, à savoir les Hélicoptères bombardiers d’eau (HBE) et l’avion Horus : « Le 1er hélico arrive le 28 juin pour effectuer un stage aéro, Horus sera en place le 18 juillet. Enfin, le 2ème hélico sera opérationnel courant juillet ». Il a également mentionné la coordination tripartite entre le Codis, l’Etat-major de zone et le centre nationale de coordination de moyens aériens de la sécurité civile sur la base de Nîmes.
Jean-Louis Barra, médecin au sein de la sous-direction santé, a rappelé le rôle du soutien sanitaire sur les colonnes feux de forêt. « Cela fait partie de nos missions », a-t-il souligné. Leur mission : prendre en charge les risques mineurs, les urgences relatives et les urgences absolues.
Pour clôturer la première partie de cette séquence, le colonel Jean-Luc Beccari a conclu en évoquant 3 enjeux :
- La protection des sapeurs-pompiers et de l’ensemble des intervenants, ainsi que la protection des populations. « Cela doit se retrouver dans nos actes de commandement. C’est notre leitmotiv ».
- Etre en capacité d’anticiper (le préventif, les relèves, les demandes de renfort…)
- Assurer un bon dialogue opérationnel.
Le 2ème volet de cette rencontre a été consacré à l’interservices. Étaient réunis une représentante du procureur de Marseille, les forestiers-sapeurs, les forces de l’ordre, l’ONF, la DDTM, les CCFF et les réserves communales de sécurité civile.
Patricia Lahaye, responsable du pôle forêt à la DDTM, a présenté 2 volets : la prévention puis la lutte. Sauf anticipation du fait de la météo, la saison feux de forêt est annoncée officiellement du 3 juillet au 10 septembre. « Ce dispositif repose sur les partenaires et l’interservices avec notamment : les 28 vigies qui maillent le territoire et les VSI, les patrouilles de surveillance et d’intervention avec comme objectif d’être à moins de 10 minutes de tout départ de feu ; ainsi que les patrouilles de surveillance et de contrôle ». En parallèle, elle a remémoré que les informations sur les accès au massif sont annoncées chaque jour à 17h pour le lendemain.
François Saix, de Météo France, a présenté les outils de communication à destination du grand public (le site web dédié meteofrance.com et l’application web). Dès le 15 juin, Météo France met ses services à disposition du Centre opérationnel de zone 7 jours sur 7 avec l’émission de bulletins quotidiens.
Philippe Lamine, sous-directeur de la forêt et chef du service des forestiers-sapeurs du conseil départemental des Bouches-du-Rhône, a présenté le travail et les missions du Groupe d’appui forestier (le GAF), commun au Sdis 13 et aux forestiers-sapeurs. Ils mettent en œuvre 2 moyens lourds : le bulldozer et le broyeur de végétaux grande puissance. Les missions : traiter les lisières en curatif ou intervenir lors de feux de forêt.
Luc Venot, coordinateur DFCI à l’ONF, est intervenu pour expliquer les missions du réseau hydrique. « Ce dernier a pour objet de mesurer la teneur en eau des végétaux tout au long de la saison ». Des prélèvements sont ainsi effectués sur 35 sites au total dans le département de Bouches-du-Rhône. Ensuite, une présentation hebdomadaire est réalisée auprès du Centre opérationnel de zone.
Enfin, Mme Vergez, en charge des incendies auprès du procureur de Marseille, a évoqué l’importance de la RCCI (recherches des causes et circonstances d’un incendie) et du travail en synergie entre le procureur et le Sdis 13. « Nous comptabilisons 72 remontées d’informations cette année et plus de 300 pour l’année 2022 ».
Pour clôturer cet après-midi d’échanges, Richard Mallié, président des Pompiers13, a abordé la force de l’interservices et le fait que les Bouches-du-Rhône sont un « exemple pour la France ». Le président a souligné l’importance de la prévention, à l’heure où le dérèglement climatique a pour effet que l’on ne parle plus de saison estivale feux de forêt mais de saison feux de forêt. « Grâce à ce travail collectif, en 2022, seuls 6 incendies ont dépassé les 10 hectares ». Il a rappelé un élément majeur à destination des sapeurs-pompiers et des acteurs de la lutte contre les feux de forêt : « ma priorité c’est votre sécurité ».
La directrice adjointe du cabinet de Christophe Mirmand, préfet de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et préfet des Bouches-du-Rhône, a conclu sur la valeur ajoutée de l’interservices en mettant en avant l’enjeu de « se mettre tous ensemble face à ce fléau que sont les incendies ».
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