Du haut de ses 20 ans, Julie Janczewski s’apprête à réaliser le défi le plus fou de sa vie. Portrait d’une jeune femme qui allie avec brio sport, études et engagement volontaire chez les sapeurs-pompiers des Bouches-du-Rhône.
Ses idoles s’appellent Laure et Florent Manaudou. Deux Champions de natation avec un grand « C », comme l’ont encore démontré les Jeux olympiques de Paris 2024, et les deux médailles de bronze décrochées par Florent. Rien d’étonnant quand on connaît le parcours de Julie Janczewski, sapeur-pompier volontaire à Arles depuis trois ans et qui s’apprête à se lancer dans le défi le plus fou de sa vie : traverser la Manche à la nage, soit 33 km sur le papier. Tout dépendra de la force des courants, fin septembre. Le tout au profit d’une bonne cause : récolter des fonds pour l’Œuvre des pupilles orphelins et Fonds d’entraide des sapeurs-pompiers de France.
Dans le bain dès le plus jeune âge
La natation et Julie, c’est une sacrée histoire d’amour. « Ma maman, nageuse, m’a toujours mise dans les bassins depuis petite. J’ai aussi fait de la synchro pendant longtemps… Donc c’est vraiment une passion qui me suit », confie celle qui, du haut de ses 20 ans, a déjà un emploi du temps sur-mesure.
Actuellement en deuxième année de licence de chimie, elle arrive à concilier ses études, son engagement volontaire et ses entraînements pour ses défis sportifs. « Mes cours se font entièrement à distance, ce qui me permet de pouvoir assurer des gardes et de me consacrer beaucoup à mon sport. Avec un emploi du temps bien construit, on arrive à tout faire et pour moi, c’est parfait. »
L’organisation est donc la clé. Ou tout du moins, l’une des deux jambes qui permet à cette sportive aguerrie d’avancer vers ses objectifs. L’autre jambe ? C’est le mental. Et il en faut pour tenir la distance. « Ça fait deux ans que je prépare cette traversée de La Manche, avec en général huit à treize entraînements par semaine. », détaille Julie. Cardio, renfort musculaire, course à pied et bien évidemment natation… tout y passe, parfois jusqu’à cinq heures par jour.
Le résultat est déjà là, avec une participation au Morocco Swim Trek, fin 2023, où elle a parcouru 40 km à la nage en 16 heures. « Ça a été le déclic, ça m’a fait réaliser que j’étais prête pour la traversée de la Manche », reconnaît Julie, qui a senti sa progression au fil des semaines. « Il y a quelques mois, je n’étais pas capable de nager 20 km d’affilée. Et là, à l’entraînement, j’y arrive, ce qui est plutôt pas mal pour la traversée. Je me sens beaucoup plus prête. »
Cohésion et esprit de famille
Si Julie s’est lancée dans cette aventure, c’est pour plusieurs raisons. « Je veux me dépasser, repousser mes limites… mais j’ai aussi envie de le faire pour une bonne cause ! Pour moi, c’est un bon moyen d’aider l’Œuvre des pupilles », raconte celle qui a commencé son engagement volontaire chez les sapeurs-pompiers des Bouches-du-Rhône par une soif d’apprendre et d’être au service des autres.
« Je suis le seul pompier dans ma famille ! », sourit Julie, avant de poursuivre : « J’ai voulu m’engager après avoir passé mon brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique (BNSSA). Je trouvais que je n’utilisais pas assez les connaissances que j’ai pu acquérir en secourisme. Ça me plaisait beaucoup donc autant les mettre en pratique en devenant pompier volontaire. »
Une logique qui répond aussi à des valeurs communes entre le sport qu’elle pratique intensément et la grande famille des sapeurs-pompiers. « Il y a un état d’esprit particulier dans le trail et la longue distance », explique Julie. « Il y a beaucoup de cohésion, il y a cet esprit de famille, avec des gens qu’on ne connaît pas de prime abord. Ce sont ces valeurs que je retrouve chez les pompiers. »
Et cela se voit au quotidien : « Au sein de ma caserne, ils m’encouragent tous et ça me fait super plaisir parce qu’ils reconnaissent tout le travail que j’investis pleinement dans ce projet. » Même chose du côté de sa famille, « même s’ils sont parfois un petit peu trop à fond ! », reconnaît avec humour Julie, qui « ne pense pas [s]’arrêter là. Si je dois échouer, ce n’est pas grave. Je recommencerai. » Un mental d’acier, qui peut servir d’exemple à celles et ceux qui sont plus jeunes et souhaitent se lancer dans des défis sportifs ou devenir sapeur-pompier. « Il faut se dire la même chose : ne pas se mettre de limite, y aller et foncer. Et si ça ne marche pas, ce n’est pas grave. Car on aura au moins essayé. »