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« CONTRIBUER AU RETOUR À LA NORMALE » : LE TÉMOIGNAGE DU CAPITAINE BOVO, PARTI DEUX FOIS À MAYOTTE

Chef de détachement FRA-10 sur les deux relèves qu’il a assurées, le capitaine Hervé Bovo raconte ses deux missions à Mayotte, avec trois semaines d’intervalle entre les deux.

Le 6 juin dernier, les Pompiers13 ont rendu hommage aux 47 personnels de l’établissement partis plusieurs semaines sur Mayotte après les passages du cyclone Chido en décembre 2024 et de la tempête Dikeledi en janvier 2025 lors d’une soirée qui s’est déroulée au centre de formation départemental. Une vraie mise en lumière de toute l’activité et la résilience de ces agents, qui ont œuvré pour un retour à la normale en faveur d’une population durement touchée par ces catastrophes naturelles. L’occasion de mettre en lumière le témoignage du capitaine Hervé Bovo, chef de centre aux Pennes-Mirabeau et spécialiste HUSAR (Unité de sauvetage, d’appui et de recherche), rencontré quelques jours après son deuxième retour de Mayotte, en mars dernier. Car celui qui a été chef de détachement FRA-10 est bel et bien parti deux fois, pour la première puis pour la troisième relève.

Objectif prioritaire : la réouverture des classes

« Quand on a fait le choix de faire partie de ces unités, c’est que quelque part, on est prédestinés à partir sur des missions de ce type », confie d’entrée de jeu le capitaine Bovo au moment de raconter ses deux missions hors territoire métropolitain. « Le Service départemental d’incendie et de secours des Bouches-du-Rhône fait partie intégrante d’un dispositif zonal classifié sur le plan international qui s’appelle ‘Insarag’ (Groupe consultatif international en recherche et sauvetage-déblaiement) et qui est certifié par les Nations unies », précise-t-il, tout en ajoutant : « Notre détachement était constitué de Pompiers13, d’autres départements de la zone Sud et du Bataillon de marins-pompiers de Marseille. »

Une fois l’équipe de 62 personnels constituée, il a fallu prendre la relève du premier détachement, début janvier. « Quand on est la première relève, on a une passation qui se fait avec le premier détachement parti sur place. On a donc une idée bien précise de la situation et des actions qui ont été menées », explique Hervé Bovo, avant de détailler : « Pour notre relève, il y avait deux types de missions. Les unités de soutien aux populations allaient à la rencontre de la population et s’occupaient de tout ce qui y était approvisionnement en eau, en nourriture… Nous, en tant qu’Husar, notre objectif principal était la réouverture des classes après les vacances scolaires. Il a donc fallu renforcer ou reconstruire des charpentes, installer des bâches et faire tout ce qui était possible pour contribuer à un retour à la vie normale sur ce plan-là. »

« Il a aussi fallu libérer des accès et nettoyer des ravines pour permettre l’évacuation des eaux et éviter des inondations en cas de pluie, d’autant que la tempête Dikeledi est arrivée juste derrière… », continue le capitaine Bovo, qui relève l’adaptabilité dont a fait preuve son détachement : « En tant que FRA 10, on est constitués pour avoir une activité sur des chantiers 24 heures sur 24. Ici, ce n’était pas le cas, à cause des températures très élevées. On démarrait donc très tôt le matin pour finir en milieu d’après-midi. »

147 opérations réalisées

L’adaptabilité sur le terrain… mais aussi dans la vie de camp ! Une donnée indispensable pour le bon déroulé de la mission. « D’habitude, nous avons une base opérationnelle où on est qu’entre nous, FRA 10, ce qui constitue un groupe entre 60 et 70 personnes. La particularité ici a été de rendre viable un grand gymnase dans lequel 157 forces de Sécurité civile étaient réunies », détaille Hervé Bovo. « Il a fallu vivre ensemble pendant trois semaines, ce qui impose une certaine discipline et une vie de camp réglementée. On a mis en place des réglementations sur la douche, des heures de repas, une heure d’extinction des feux… tout ce qui permet de tenir de manière viable dans le temps. »

Après trois semaines passées sur l’île de Mayotte, le capitaine Bovo et son détachement sont revenus trois semaines en Métropole… avant de remettre le couvert pour certains. « Je suis reparti pour la troisième et dernière relève », sourit-il, « mais les missions avaient évolué car d’autres problèmes s’étaient greffés. Il a fallu abattre un mur qui menaçait de s’effondrer, remplacer la toiture d’une école pour la sécuriser… On a aussi fait de la collecte de bambous car on a fini par manquer de bois ! Au total, sur les deux missions, on a effectué 147 opérations qui ont permis la réouverture d’établissements scolaires, d’hôpitaux, de maternités… Ce sont des chantiers qui ont permis de contribuer à un retour à la normale. »

Après une mission inattendue à La Réunion « pendant une dizaine de jours » où son détachement « a sécurisé des toitures, ouvert des itinéraires et effectué du tronçonnage » après le passage du cyclone Garance, le capitaine Bovo a retrouvé ses quartiers en mars dernier… mais avec son bureau chargé de paquetages et donc « prêt à repartir », confie-t-il avec humour, avant de conclure : « En France, le sapeur-pompier est une composante du système de Sécurité civile et donc un élément contributeur à la résilience et un retour à la vie normale. L’interservices fonctionne plutôt bien et on a une capacité d’adaptabilité directe. »

 

 

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