Établi chaque mercredi durant la saison estivale par une cellule d’experts du Sdis 13, ce document permet de mesurer et prédire le comportement des feux dans le département grâce à de nombreux indicateurs.
Tous les étés, le même rituel. Chaque mercredi matin durant trois mois, le site de La Malle, à Bouc-Bel-Air, accueille l’équipe d’experts en feux de forêt des Pompiers13 pour une réunion à la suite de laquelle est établi le bulletin prévisionnel de la semaine du risque feux de forêt. Une séquence régulière et capitale, tant elle sert de boussole au Service départemental d’incendie et de secours des Bouches-du-Rhône dans une partie de son activité opérationnelle de mi-juin à mi-septembre, a minima.
Pour une meilleure anticipation opérationnelle
« Ici, on pense à voix haute ! », plaisante Vincent Pastor, chef du service Prévention et anticipation au sein du groupement Risques naturels et feux de forêt, alors que les échanges se multiplient autour de la table au moment d’analyser les données sur grand écran. Observation des feux des jours précédents, état de la sécheresse des végétaux grâce aux retours d’experts répartis sur le département, prévisions météo avec vitesse du vent, indice éclosion propagation (IEP) qui permet de mesurer le risque qu’une matière incandescente puisse enflammer une zone ou encore éléments comparatifs avec les années antérieures : les indicateurs sont nombreux, à la fois techniques et parlants.
Pendant plus d’une heure, tout est décortiqué au millimètre et chaque échange compte avant la rédaction du bulletin prévisionnel à destination des différents cadres du Sdis 13. « Notre objectif est de prédire le comportement des feux sur l’ensemble du territoire », poursuit Vincent Pastor, qui souligne la praticité d’un tel document avant même d’aller sur le terrain. « Cela permet par exemple à un chef de groupe d’anticiper au mieux sa journée et de faire dès le début un bon briefing avec son équipe. Qu’il puisse leur dire que sur tel secteur, il y a un risque modéré, contrairement à un autre où il faudra être plus vigilant », détaille-t-il.
« Vulgariser ce que nous analysons »
Véritable machine bien huilée, cette cellule d’analystes sait bien l’impact que peuvent avoir ses informations sur l’opérationnel. « Nous sommes attendus sur nos analyses, nos bulletins sont de plus en plus lus et écoutés », relève le commandant Patrice Tissot, chargé du dialogue social au sein du Sdis13 et membre du groupe d’expertise, avant de poursuivre : « Il faut absolument donner la bonne tendance. Le but n’est pas de surjouer, on note vraiment ce qu’on observe. Notre plus-value est vraiment là-dessus. »
« L’objectif de ces bulletins est aussi de vulgariser ce que nous analysons », ajoute le commandant Tissot. « Chacun d’entre nous, du sapeur au colonel, doit avoir le même niveau d’information pour intervenir de manière optimale et en toute sécurité ». Une piqûre de rappel, qui fait écho aux propos tenus par le colonel Jean-Luc Beccari, directeur départemental et chef de Corps des Pompiers13, lors de l’ultime réunion interservices avant le lancement de la saison feux de forêt. « La fiabilité du renseignement qui sera remonté garantira la sécurité de tous, la protection des populations et la réussite des missions qui nous sont conjointement confiées », avait-il insisté, début juin.