Le Sdis 13 est béta-testeur du projet Réseau radio du futur (RFF), conçu pour améliorer considérablement les outils de communication, essentiels pour les services d’incendie et de secours.
Protéger la population et le territoire passe aussi par le fait d’échanger des informations, de se parler, de partager des données. Pour organiser la réponse opérationnelle, depuis les risques quotidiens jusqu’aux situations délicates ou de crise, l’efficacité des outils de communication est essentielle. En la matière, les services d’incendie et de secours doivent pouvoir compter sur des équipements performants et à la hauteur de leurs attentes.
Dans ce domaine, les sapeurs-pompiers utilisent depuis les années 2010 le dispositif Antarès. Ce réseau d’État permet d’établir une communication entre les véhicules en intervention, les centres d’incendie et de secours et la salle opérationnelle. Mais ce réseau, en plus de devenir vieillissant voire obsolète, ne permet d’échanger que de la voix. Ni images ni vidéos, ni données médicales, ni appels vidéo, ni partage de position… Et la possibilité qu’il offre d’organiser des conférences est très limitée. Bref, dans ces conditions, aucun intérêt à le maintenir.
Haute qualité et interservices renforcé
Il importait donc de trouver une solution de remplacement, à la hauteur des besoins et des enjeux. Adieu Antarès, et voilà donc RRF, pour Réseau radio du futur. Celui-ci s’appuie sur les réseaux privés (ceux des téléphones portables et GSM, en somme). Cela permet de disposer des mêmes fonctionnalités, notamment de faire voyager de la voix, en ajoutant la transmission de données de haute qualité et en très haut débit (4G puis 5G). Ce futur réseau se veut par ailleurs une incarnation de l’interservices entre acteurs de la sécurité et du secours. Car si Antarès était utilisé par les sapeurs-pompiers et la police nationale, RRF doit agglomérer les pompiers, la police nationale, la gendarmerie nationale, le Samu, les polices municipales, les associations agréées de sécurité civile, les gestionnaires de réseaux (comme les routes et autoroutes), les opérateurs d’importance vitale… autant d’acteurs de la sécurité et du secours qui, jusqu’à présent et pour la plupart, utilisent des outils radio qui leur sont propres et ne permettent pas d’envoyer et faire transiter des données, images… dans des quantités et des délais qui deviennent impératifs. Au contraire, RRF, c’est la promesse d’un réseau partagé et basé sur de nouvelles fonctionnalités, en mettant (et en maintenant) en contact les personnels sur le terrain avec les centres de secours et les salles opérationnelles et de commandement. S’agissant des communications critiques, RRF reposera sur deux opérateurs en priorité, et deux autres en itinérance. Ce qui promet une efficacité inédite mais tellement nécessaire.
Tester le réseau en avance de phase
Bref, un projet structurant et d’avenir, auquel le Service départemental d’incendie et de secours des Bouches-du-Rhône est associé. Avec le Bataillon de marins-pompiers de Marseille et de même que le Sdis 33 et le Sdis 42, le Sdis 13 va être en effet l’un des béta-testeurs de ce projet RRF. En lien avec l’agence Acmoss, l’Agence des communications mobiles opérationnelles de sécurité et de secours qui commercialisera l’accès à RRF, le Sdis 13 teste ce réseau en avance de phase et participe au développement du produit. Il est prévu qu’à la fin du premier semestre 2024, on bascule sur une version opérationnelle. Le Sdis 13 a souhaité être associé à ce projet pour apporter sa pierre à l’édifice. Cela représente un vrai investissement de l’établissement, mais ainsi, les Pompiers13 sont des partenaires de ce projet auquel il faudra évidemment acculturer et former les équipes. Un changement majeur, un tournant, puisque RRF est appelé à devenir la colonne vertébrale des communications opérationnelles des services de sécurité et de secours.
