Cet exercice s’est déroulé face à la presse sur la plage des Capucins, le jeudi 17 juillet.

« Nous effectuons régulièrement ce type de manœuvre pour que les gestes deviennent automatiques ». Voilà comment Richard Mallié, président des Pompiers13, a résumé l’exercice grandeur nature autour des risques nautiques qui s’est déroulé jeudi 17 juillet à La Ciotat, face à la presse. Une manœuvre pour sensibiliser le grand public, aussi, dans un contexte où les noyades se sont multipliées partout en France depuis le début de l’été*.

Un scénario avec trois victimes à sauver

Plage des Capucins, bientôt 10h00 du matin. Alors que le calme est de mise sur le sable, un petit bateau à moteur entre un peu plus loin en collision avec un canoë. Sur les quatre personnes impliquées dans ce choc, trois d’entre elles sont projetées à la mer. Très vite, les secours s’activent pour intervenir. Deux nageurs-sauveteurs Pompiers13 se jettent à l’eau, équipés d’une bouée et d’une planche, pour aller sauver l’une des victimes en train de se noyer. Une fois mise en sécurité, cette dernière est ramenée sur la plage afin que lui soient prodigués les premiers soins.

Reste deux autres personnes à secourir. La première, accrochée à la coque du canoë s’étant renversé, est prise en charge par une équipe de sauveteurs aquatiques arrivé en bateau léger. La deuxième, elle, est introuvable… sauf pour les drones, déployés pour faire de la reconnaissance jusqu’à sept mètres de profondeur lorsque la mer est claire. Une équipe de plongeurs est alors engagée pour aller secourir la dernière victime du jour qui a été localisée, mettant fin avec succès à cet exercice grandeur nature.

« Un comportement irrationnel des usagers »

« Notre département comporte tous les risques, sauf les avalanches », rappelle Richard Mallié. « Une fois qu’on a intégré ça, on se prépare à tous ces risques », poursuit-il, mettant ainsi l’accent sur la répétition des gammes quotidienne pour les Pompiers13, pour tous les types d’intervention. Et comme pour le feu de forêt, la cause principale des risques nautiques reste l’humain. « La principale difficulté est le comportement irrationnel des usagers qui se mettent en difficulté et augmentent ainsi le risque de noyade », rappelle le commandant Grégory Coutarel, référent nautique du Sdis 13.

« Les causes d’une noyade sont multiples », enchaine le commandant Coutarel. « Le public concerné est essentiellement les plus jeunes, jusqu’à six ans. Les personnes âgées, aussi, qui savent très bien nager, se baignent seules mais qui peuvent faire un malaise à cause des conditions de chaleur et de la température de l’eau. Cela peut aller très vite, le corps d’une personne inconsciente s’enfonçant dans l’eau la tête la première… » D’où l’importance de rappeler quelques bons gestes à adopter, comme le fait de « privilégier les plages surveillées, éviter les baignades lors du pic d’ensoleillement, bien s’alimenter et s’hydrater et se surveiller mutuellement entre baigneurs. »

Un message de prévention qui se doit d’être martelé, d’autant que les Pompiers13 assurent chaque année le bon fonctionnement des dispositifs de surveillance mis en place sur 28 plages de 15 communes différentes par l’intermédiaire d’une convention. Lors de la saison estivale, 85 nageurs-sauveteurs en moyenne sont mobilisés sur ces plages. Une sécurité importante et loin d’être anodine puisqu’elle permet d’éviter des drames, en attestent les chiffres de 2024, année lors de laquelle 6 200 actions de soins et de secours sur les plages surveillées ont été réalisées, sans oublier les opérations de prévention et de sensibilisation auprès du grand public.

*Selon les chiffres de Santé publique France, 100 personnes ont perdu la vie dans des noyades entre début juin et début juillet, soit une augmentation de plus de 50% à la même période en 2024 sur le plan national.