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L’INFIRMIER SENTINELLE, UNE VEILLE PRÉCIEUSE POUR LES POMPIERS13

Une formation de maintien et de perfectionnement des acquis, qui a eu lieu le 15 septembre dernier sur le site de la Malle, a permis de mettre en lumière le rôle à la fois discret et important que peut jouer un infirmier sentinelle.

« Sentinelle, ça veut dire ce que ça veut dire : pour moi, c’est repérer, écouter, évaluer et prendre en charge quand il y a un besoin chez un sapeur-pompier après une intervention marquante. » Voilà comment Frédérique Artignan-Chabanon, infirmière sapeur-pompier volontaire depuis 2020, qualifie son rôle d’infirmier sentinelle. Comme plusieurs de ses camarades, elle fait partie de l’unité de soutien psychologique des Pompiers13 et a suivi la formation de maintien et de perfectionnement des acquis (FMPA) des infirmiers sentinelles qui s’est déroulée le 15 septembre à la Malle.

La FMPA, « un passage obligé »

« Nous avons démarré cette formation en 2023 et elle a lieu tous les ans. Mais avant la FMPA, les infirmiers sentinelles suivent une formation initiale de deux jours sur les principaux risques psychiques des sapeurs-pompiers, notamment les risques du psychotraumatisme et d’usure compassionnelle et leur prise en charge en premiers secours psychologiques après des interventions marquantes », explique Corinne Capaldi, psychologue de la sous-direction Santé chez les Pompiers13, qui anime cette FMPA avec Françoise Vincendeau, également psychologue au sein de l’établissement.

 « C’est vraiment un passage obligé pour garder ses acquis et se maintenir dans la fonction de sentinelle. Cette journée est dédiée aux psychotraumatismes et au premier secours psychologique, où l’on va réactiver la mémoire, réévaluer les connaissances et les process pour repérer, évaluer, accompagner et orienter si besoin », continue Corinne Capaldi. « On fait également des retours d’expérience sur les interventions réalisées par les infirmiers sentinelles présents à la formation, pour les faire à nouveau travailler sur les outils qu’ils ont à disposition et le positionnement qu’ils ont pu avoir. Puis, on passe sur une partie plus pratique l’après-midi, avec des mises en situation. »

« Ces formations sont récentes mais essentielles », reprend Frédérique Artignan-Chabanon qui, en dehors de son engagement chez les Pompiers13, est infirmière à la clinique de Marignane. « C’est comme pour les médecins ou pour d’autres corps de métiers : on a besoin de pratiquer ! », renchérit-elle. « Ces formations ont été mises en place il y a deux ans, ça reste donc nouveau mais on voit que le réseau s’étoffe au fur et à mesure, ce qui permet d’avoir un maillage territorial plus important », enchaîne l’infirmier principal volontaire Thomas Ducros, qui fait également partie de l’unité de soutien psychologique du Sdis 13 et occupe la fonction d’infirmier sentinelle.

22 infirmiers sentinelles chez les Pompiers13

À ce jour, l’unité de soutien psychologique des Pompiers13 se compose d’un médecin psychiatre sapeur-pompier volontaire, de six psychologues, dont deux salariés à mi-temps et de 22 infirmiers sentinelles. « La majeure partie de nos missions se passe dans l’absolue confidentialité, avec une certaine discrétion dans l’action », confie Thomas Ducros, qui rappelle : « Il ne faut pas que les gens aient peur de nous solliciter ou se retrouvent avec des freins. Nous sommes là pour aborder le risque psychique, nous avons les outils pour le faire et notre rôle permet aussi de favoriser la bienveillance entre collègues et se rendre compte qu’on est une famille, avec un vrai esprit de Corps. On est là pour veiller les uns sur les autres. »

« Je pense qu’il y a un réel besoin », poursuit Frédérique Artignan-Chabanon. « Je suis encore jeune dans mon engagement chez les sapeurs-pompiers mais je me rends compte par exemple que tout le monde n’est pas fait pour ça, notamment chez certains jeunes qui pensent rentrer uniquement pour éteindre du feu mais qui se retrouvent à faire du secours à la personne et voient des conditions de vie pas toujours faciles. C’est quelque chose qui peut marquer », explique-t-elle.

Et de conclure : « Cela vaut aussi pour les anciens, qui ont accumulé, accumulé et accumulé, sans jamais parler mais finissent pas se sentir épuisés. Le métier de sapeur-pompier n’est pas évident et c’est important d’avoir ce soutien psychologique. Notre rôle, en tant qu’infirmier sentinelle, n’est pas de remplacer le psychologue mais d’accompagner, en étant bien outillés. »

Formation : FMPA Infirmiers sentinelles 2025

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