Portrait du sapeur Julie Janczewski, Pompier13 volontaire à Arles et qui a tenté la traversée de la Manche au profit de l’Œuvre des pupilles orphelins et Fonds d’entraide des sapeurs-pompiers de France, en juin dernier.
SON PARCOURS PERSONNEL
Julie : “Je m’appelle Julie, j’ai 21 ans et dans la vie, je fais des études de chimie. Je viens d’ailleurs de valider ma licence et je vais entrer en master en septembre. Mes cours se font entièrement à distance, ce qui me permet de pouvoir assurer des gardes en tant que Pompier13 volontaire et de consacrer du temps à mon sport. Avec un emploi du temps bien construit, on arrive à tout faire et pour moi, c’est parfait.”
SON ENGAGEMENT
Julie : “Je suis sapeur-pompier volontaire au centre d’incendie et de secours d’Arles depuis 2021. J’ai voulu m’engager après avoir passé mon brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique (BNSSA) car je trouvais que je n’utilisais pas assez les connaissances que j’ai pu acquérir en secourisme. Ça me plaisait beaucoup donc autant les mettre en pratique en devenant volontaire. Je suis le seul pompier dans ma famille ! Et puis, c’est aussi devenu une passion au fil du temps. Je n’envisage pas d’arrêter mon engagement maintenant. Ça pousse vraiment vers le dépassement de soi et ça m’a clairement donné envie d’être à fond dans le sport et de me lancer plein de défis.”
SA PASSION POUR LE SPORT
Julie : “Ma maman, nageuse, m’a mise dans les bassins depuis petite. J’ai aussi fait de la synchro pendant longtemps car ça ne m’intéressait pas trop de faire des longueurs ! Mais maintenant, c’est devenu une vraie passion et mes idoles sont Laure et Florent Manaudou. Le sport et les pompiers ont des valeurs communes. Il y a un état d’esprit particulier dans le trail et la longue distance, avec beaucoup de cohésion. Il y a cet esprit de famille, avec des gens qu’on ne connaît pas de prime abord. Ce sont ces valeurs que je retrouve chez les pompiers.”
SON DÉFI
Julie : “Ça fait trois ans que je prépare le défi de faire la traversée de la Manche à la nage, soit 33 km, pour récolter des fonds au profit de l’Œuvre des pupilles orphelins et Fonds d’entraide des sapeurs-pompiers de France. Je veux me dépasser, repousser mes limites… mais j’ai aussi envie de le faire pour une bonne cause. Pour me préparer, j’ai fait huit à treize entraînements par semaine, sans oublier la course à pied pour le mental. Je n’ai pas pu réaliser la traversée en septembre dernier à cause de la tempête Aitor et ça a failli se réitérer cette année.”
DEUXIÈME CHANCE
Julie : “À la base, j’étais partie pour nager entre le 1er et le 10 juin mais encore une fois, la mer était déchainée. Je me suis dit qu’à ce rythme lâ, je n’allais jamais pouvoir faire mon défi ! Cinq jours après être rentrée en France, j’ai reçu un message comme quoi c’était possible dans 48h… On y est donc allés avec mes parents en voiture jusqu’à Douvres. J’ai pu me rendre sur le point de départ à 2h du matin heure anglaise, ce qui fait 3h en France, avec un nouveau pilote et un nouvel accompagnateur.”
COMMENT ÇA S’EST PASSÉ ?
Julie : “Déjà, je n’ai pas du tout dormi avant car je ne pensais qu’à nager. Puis, je me suis lancée et contrairement à ce que je pensais, je n’ai pas eu peur de la nuit ! J’avais le bon courant, un bon rythme, tout allait bien ! Au bout de trois heures de nage, j’avais déjà parcouru 13 km alors que j’étais partie sur un défi qui allait durer entre 15 et 20 heures. Mais je pense que c’est là que j’aurais dû aller moins vite et qu’il y a eu une petite erreur avec le pilote, qui ne m’a pas communiqué le fait que je pouvais ralentir et garder des forces pour la suite. Et puis, quand je suis arrivée à trois kilomètres de l’arrivée, c’était impossible d’avancer à cause de la marée. C’était très compliquée pour moi, je vomissais, j’étais épuisée et je m’endormais dans l’eau, jusqu’à avoir quelques hallucinations sur la fin. Le pilote du bateau ne pouvait pas avancer non plus et par sécurité pour lui comme pour moi, nous avons décidé d’arrêter.”
LES PROCHAINS DÉFIS
Julie : “Ça a été très dur, je l’ai vécu comme un échec. Après le défi, j’ai dormi pendant 24 heures, je me levais juste pour aller aux toilettes ! Le lendemain, je suis retourné à l’entraînement car j’avais envie de me défouler. Et ça m’a donné la motivation de m’entraîner encore plus, même si tout le monde me dit que ce n’était pas à cause de ma préparation que je n’ai pas pu faire la traversée jusqu’au bout. Quant aux compétitions, il y a un triathlon de 24 heures du côté du Mont-Blanc en septembre. Mais ensuite, je veux rester focus sur la Manche. Je recommencerai tant que je n’aurais pas réussi.”