Profitant de la fin de la saison feux de forêt, une séquence à destination de la presse a été organisée vendredi 5 septembre, à l’aérodrome d’Aix-Les Milles.
Son nom résume à lui seul son importance. « Horus », comme cette divinité égyptienne qui veillait en son temps sur les pharaons. Aujourd’hui, il prend la forme d’un avion Cessna 208 Caravan équipé d’une boule optronique bardée de caméras très haute définition. De quoi permettre pour les Pompiers13 la transmission en direct d’images au centre opérationnel mais aussi aux personnels présents sur les lieux d’une intervention, via le poste de commandement. Un dispositif que deux journalistes de l’AFP ont pu découvrir lors d’une heure de vol depuis l’aérodrome d’Aix-Les Milles, vendredi 5 septembre.
D’autres missions que les incendies
Caméra avec capteur optique numérique et un capteur infra-rouge, retransmission des images jusqu’au véhicule de cartographie opérationnelle dépêché sur place pour l’occasion… Tout a été présenté dans le moindre détail pour comprendre l’importance d’un tel dispositif. Grâce à la technologie de pointe embarquée par Horus, il est en effet possible de voir à travers d’épaisses fumées de jour comme de nuit et donc de détecter les points sensibles, l’évolution d’un incendie et de calculer la vitesse de propagation du feu.
Sa mission principale reste liée aux incendies avec la surveillance des massifs forestiers, l’appui et le renseignement des effectifs au sol, sans oublier la détection de points chauds, des sautes et de feu ou d’éventuelles reprises. Mais dans le cadre de l’activité opérationnelle des Pompiers13, Horus peut également être déployé pour la recherche de personne disparue et la lutte contre les pollutions et les évènements climatiques et technologiques exceptionnels.
« Ça n’a pas de prix »
Pour 2025, 18 missions ont été assurées par Horus 13 pour un total de 47h22 en vol. Parmi les interventions marquantes, le feu de Martigues du 17 juillet (dont un vol de nuit), celui des Pennes – Septèmes-les-Vallons le 28 juillet, une reconnaissance au profit du Sdis 83 (feu de Ginasservis) ou encore une suspicion de pollution maritime à Fos-sur-Mer, le 25 août.
« C’est une vraie aide à la décision », souligne le colonel Jean-Luc Beccari, chef de Corps des Pompiers13. « Et c’est ce qui distingue notre dispositif : le fait de voir les images depuis le PC de commandement. On a cette capacité de télétransmission qui n’est pas possible partout. » Un argument de poids, qui justifie les investissements des Pompiers13 dans Horus. Le dispositif d’aérosurveillance repose en effet sur la location de l’aéronef avec équipage pendant la saison estivale (actuellement jusqu’en mai 2028), « à raison de 250 000 euros » par an, détaille Richard Mallié, président des Pompiers13.
Et de conclure : « C’est vraiment un outil extraordinaire, qu’on utilise depuis plus d’une décennie. Et pour moi, dans notre stratégie de lutte contre les feux de forêt, ça n’a pas de prix. »