Un incendie d’une rare violence a notamment parcouru 750 hectares, allant des Pennes-Mirabeau jusqu’à Marseille, mobilisant notamment plus de 800 sapeurs-pompiers et marins-pompiers.
La journée du 8 juillet s’annonçait périlleuse pour les 900 Pompiers13 mobilisés sur l’ensemble du département (500 en caserne, 400 dans le cadre du dispositif préventif feux de forêt). De fortes chaleurs, du vent et une sécheresse très prononcée de la végétation en ce début d’été : le cocktail était explosif. Il n’a pas manqué de faire effet, avec 40 départs de feu recensés sur le département en moins de 24 heures.
Une collaboration efficace avec les moyens aériens
Il est peu avant 11h du matin quand les Pompiers13 sont alertés pour un feu de véhicule sur le secteur des Pennes-Mirabeau. En raison du relief, de la sécheresse et du vent, les flammes se propagent à vitesse grand V à la végétation environnante. Très rapidement, d’importants moyens aériens et au sol sont engagés pour faire face à l’ampleur du sinistre, dont la gravité se mesure aux épaisses fumées visibles dans le ciel à des kilomètres à la ronde. Plusieurs habitations et établissements recevant du public sont menacés par cet incendie qui se rapproche dangereusement de Marseille. Les secours doivent aussi composer avec plusieurs sautes de feu de plus de 300 mètres sur un secteur difficile d’accès et particulièrement escarpé, avec de nombreux culs-de-sac.
Face à cette configuration loin d’être idéale sur le papier, la coordination entre les différents services de secours ont permis de faire front. Au plus fort de l’action, ce sont 777 pompiers et 254 engins qui ont été engagés mardi sur ce feu d’une rare violence. Parmi eux, 369 Pompiers13, des marins-pompiers mais aussi sept colonnes de renforts venus d’autres départements. Les moyens aériens n’ont pas été en reste, avec cinq Canadair, deux Dash, un hélicoptère lourd et deux HBE mobilisés. Une collaboration autant efficace que capitale puisque 233 largages de sécurité ont été effectués : 17 par les hélicoptères bombardiers d’eau départementaux, 15 par les Dash, 20 par les Canadair et surtout 146 largages de l’hélicoptère bombardier lourd.
« Ce ne sont pas des phénomènes qui tombent du ciel »
Au total, 750 hectares ont été parcourus par les flammes, des Pennes-Mirabeau jusqu’à Marseille, lors d’un bilan fait mercredi 9 juillet par la préfecture des Bouches-du-Rhône, indiquant un feu « en régression ». L’intervention massive des secours a permis de préserver 200 habitations sur la seule commune des Pennes-Mirabeau. Concernant le bilan humain, 72 personnes ont été prises en charge par les Pompiers13, sans urgence vitale. « Au moment où je vous parle, il n’y a pas eu de mort. Et c’est exceptionnel compte tenu de la force et de la puissance de cet incendie », a souligné Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, arrivée dans la soirée à Marseille. « Tout cela est dû à l’engagement très massif de tous nos moyens, qui ont agi avec courage et professionnalisme. La coordination avec les moyens aériens qui a été assurée aujourd’hui est également un tour de force. »
Un sacré tour de force, d’autant que le chantier allant des Pennes-Mirabeau à Marseille n’a pas été le seul qui a mobilisé les Pompiers13. Parmi les 40 départs de feu de forêt recensés mardi, un incendie à Lançon-Provence a été fixé après avoir parcouru dix hectares. Du côté de Belcodène, c’est 1,1 hectare qui est parti en fumée sur quatre hectares parcourus. Les communes de Martigues, Lambesc et Tarascon, notamment, ont également été touchées par des départs de feu, avec un jet de mégot à l’origine de celui de Tarascon. Quant au secteur du Rove, une réactivation de lisières a été constatée après le violent incendie du 5 juillet mais cette dernière a pu être rapidement traitée par les Pompiers13.
« On va vers un été à haut risque », a alerté mardi soir Bruno Retailleau au moment de s’exprimer face aux médias, en présence notamment de Martine Vassal, présidente du Département des Bouches-du-Rhône et de la Métropole Aix-Marseille Provence, de Richard Mallié, président des Pompiers13 et du colonel Jean-Luc Beccari, chef de Corps des Pompiers13. « On est début juillet et on a une saisonnalité des départs de feux qui est très précoce et intense. L’état de la végétation, avec la sécheresse, fait que le feu dévore très vite et lui donne de la force, de la rapidité, en plus avec du vent », a-t-il poursuivi avant de marteler des messages de prévention. « Encore une fois, on peut maîtriser tout ça. Ce ne sont pas des phénomènes qui tombent du ciel. Neuf fois sur dix, ce sont des départs qui sont dus à de la négligence ou à de l’action humaine. Si nous avons tous un comportement civique, alors on peut éviter le pire. »
PENNES-MIRABEAU