Le SMPM a simulé le sauvetage d’un randonneur victime d’un malaise lors d’un exercice réalisé pour la presse sur le site de Roques Hautes, jeudi 3 juillet.
Neuf millions de touristes en moyenne chaque année. C’est un fait indéniable : de par ses calanques, la Sainte-Baume ou encore la montagne Sainte-Victoire, le département des Bouches-du-Rhône est un écrin idéal pour les vacanciers comme pour les locaux afin de s’adonner à des balades, de la randonnée, de l’escalade ou du VTT. Seulement voilà : ces activités ne sont pas sans risque ! En attestent les 110 interventions réalisées par le Secours en milieu périlleux et montagne (SMPM) de janvier à juin 2025. L’occasion pour cette unité spécialisée des Pompiers13 de présenter son activité mais aussi de rappeler les bons comportements à adopter lors d’une manœuvre réalisée face à la presse, jeudi 3 juillet, sur le site de Roques Hautes (Beaurecueil).
Deux entraînements par semaine
Un système de cordages et de poulies monté entre deux zones de rochers, les secours positionnés à chaque extrémité et un (faux) randonneur à ramener au sol après avoir été victime d’un malaise : tel était le scénario imaginé par les Pompiers13 pour cet exercice matinal qui constitue leur deuxième entraînement de la semaine. Car c’est l’une des spécificités du SMPM : ils répètent leurs gammes chaque mardi et chaque jeudi.
Rien n’est laissé au hasard, comme le rappelle le président du Sdis 13 Richard Mallié : « Chez nous, la formation est quelque chose de nécessaire et d’essentiel. La sécurité des personnels passe avant en tout, il en va de leur vie », explique-t-il, précisant que « dans le département, on a de la forêt, de la montagne, les calanques. Nous avons tous les risques, même nucléaires avec Cadarache… sauf les avalanches ! »
« Nous venons au secours de personnes le plus souvent qui vont se balader en montagne sans avoir prévu d’itinéraire, sans avoir la connaissance du terrain et qui sont mal équipées, avec une tenue non-adaptée, des tongs ou des chaussures de ville », complète l’adjudant-chef Emmanuel Hugues, chef d’unité SMPM chez les Pompiers13. « Nous avons encore récemment secouru des jeunes qui ne connaissaient pas un sentier de randonnée. Ils ont voulu escalader pour s’en sortir… Ils ont fini par chuter et ont été polytraumatisés », poursuit-t-il, tout en ajoutant : « Ici, nous sommes sur un site qui est situé à seulement un quart d’heure en voiture du cours Mirabeau, à Aix-en-Provence ». De quoi favoriser l’afflux de touristes… mais aussi des locaux !
La randonnée, plus de la moitié des interventions du SMPM
Pour faire face à ces situations, le SMPM peut s’appuyer sur 84 Pompiers13 professionnels et volontaires (28 chefs d’unité et 56 équipiers). Ces derniers sont mobilisés sur une dizaine de situations différentes, dont les trois plus courantes sont des interventions pour des personnes blessées (45%), égarées (23%) ou des malaises (11%). En 2024, ils sont intervenus 183 fois (contre 188 interventions en 2023). Les activités sur lesquelles le SMPM reste le plus mobilisé concernent la randonnée (53%), l’escalade (11%) et les sorties en VTT (9%) alors que les massifs sur lesquels il a été le plus engagé sont la Sainte-Victoire (35%), le Cap Canaille (11%), la Côte Bleue (10%) et la Sainte-Baume (9%).
Autant d’enjeux qui justifient une préparation minutieuse mais aussi un recrutement continu pour renforcer les rangs. Comme le rappelle l’adjudant-chef Hugues, « on fait une présélection » avec « des personnes qui ont un attrait pour les activités en plein air dans la vie civile et qui n’ont pas peur du vide. Il faut aussi pouvoir marcher sur des terrains accidentés. » À cela s’ajoute une connaissance pointue des lieux emblématiques et escarpés du département. « On se rend bien compte que dans une forêt, il n’y a pas de nom de rue », ajoute Emmanuel Hugues, qui conclut : « Il faut bien connaître le secteur pour pouvoir aller jusqu’à la victime avant de mettre en place des systèmes de cordes et de pouvoir la secourir. »